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Textes et photos : Daniel Fortin  
Mise en page WEB et graphisme : Yves Dubuc
La photo de la Tordeuse à bande oblique provient du Centre de Foresterie des Laurentides

Ravageurs des rosiers

Introduction

La majorité des rosiers sont susceptibles d’être attaqués par un ou des ravageurs. Il faut être vigilants et dépister rapidement toute infestation par des insectes indésirables. Une tournée quotidienne du jardin est hautement souhaitable pour tous les amateurs désirant intervenir rapidement. Lors de votre visite, vous devez observer les tiges et les feuilles de vos végétaux, après bien sûr avoir admirer les fleurs.

La présence de ravageurs s’observe fréquemment par la décoloration du feuillage, par la présence d’une substance collante (le miellat) sur celui-ci, ou lorsqu’une partie de la plante est grignotée ou disparue. La plupart des ravageurs cherchent à se cacher de leurs prédateurs (y compris vous); vous les découvrirez à l’aisselle des feuilles ou sous le feuillage. La présence de filaments, de masses d’œufs, de larves, de la chute de feuilles et d’excréments sur le feuillage sont des indices à rechercher. Avant d’envisager une intervention, il est primordial d’identifier avec précision quel(s) ravageur(s) affecte(nt) votre plante.
Les pucerons

Les rosiers sont couramment envahis par les pucerons. Au Québec, le parasite le plus commun est le puceron du rosier (Macrosiphum rosea), de couleur verte. Moins fréquemment, le puceron de la pomme de terre (Macrosiphum euphorbia), le puceron du melon (Aphis gossypii) et le puceron vert du pêcher (Myzus persicae), se retrouvent eux aussi sur les plants.

La multiplication de ces insectes est extrêmement rapide; outre la reproduction sexuée, les pucerons femelles sont également capables de produire des jeunes par la parthénogenèse (la reproduction sans un mâle). Plusieurs générations apparaissent dans un court laps de temps; ils envahissent rapidement les boutons floraux et les tiges tendres.

Certains se tiennent sous le limbe des jeunes feuilles et se nourrissent de la sève. Les infestations graves provoquent la flétrissure des nouvelles tiges, le recroquevillement des feuilles et la malformation des fleurs.






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Les rosiers sont couramment
envahis par les pucerons


Les pucerons en outre sécrètent une substance mielleuse (le miellat) qui se dépose sur le feuillage et entraîne le développement d’un champignon noir que l’on nomme fumagine. Ce miellat est apprécié des fourmis et c’est la raison pour laquelle celles-ci élèvent des troupeaux de pucerons.

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Larve de coccinelle

Les coccinelles sont des prédateurs naturels des pucerons. Dès l’apparition des pucerons sur vos plants vous pouvez déplacer les coccinelles présentes dans votre jardin et les mettre en contact avec vos plants infestés.

Il est possible de se procurer des coccinelles chez certaines firmes spécialisées que vous pouvez introduire en grande quantité dans vos plates-bandes (mais elles voyagent beaucoup et rien ne garantie que les coccinelles achetées demeurent dans votre jardin). Si seulement quelques pucerons sont présents sur une ou des tiges, vous pouvez les déloger avec un fort jet d’eau.


Les cas d’infestation tournant à l’invasion sont assez facile à contrôler avec un insecticide naturel, soit à base de pyrèthre, de roténone ou simplement de savon insecticide. Dans ce dernier cas, il importe de bien vaporiser le dessus et le dessous du feuillage et de répéter le traitement deux à trois jours plus tard.

Attention, il faut éviter de traiter les plants infestés si on note la présence de coccinelles adultes ou de ses larves car les produits utilisés risquent de tuer également les prédateurs.

Le contrôle des pucerons est plus difficile si ceux-ci sont élevés par les fourmis. Car ces gardiennes déplacent les pucerons dans le jardin.

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                   Infestation de pucerons

Dans certains cas, il faudra d’abord contrôler les fourmis avant d’espérer contrôler les pucerons. Les produits contenant du borax sont très efficaces pour détruire les fourmis. Leur toxicité pour les humains est faible. Le borax est incorporé à un appât et celui-ci est rapporté par les fourmis dans la fourmilière. Les fourmis se nourrissant de ce produit meurent quelques jours après. Une fourmilière est détruite au bout de 7 à 12 jours.

 

Les acariens

Les acariens ne sont pas des insectes puisque cet animal possède huit pattes. Mais, ce sont des ravageurs importants des plantes ornementales, surtout en floriculture et en culture intérieure (serre et appartement). Il importe de spécifier que tous les acariens ne sont pas des ravageurs des plantes ornementales, certains sont fort utiles et sont utilisés depuis peu comme prédateurs des espèces nuisibles, c'est le cas du Phytoseiulus persimilis et de l'Amblyseius fallacis.

 

Populairement appelés, mites ou araignées rouges, les acariens ravageurs sévissent surtout dans les lieux clos et plutôt secs (serres, appartements, etc.). À l'occasion d'une période estivale particulièrement chaude et sèche, ces ravageurs se rencontrent dans les plates-bandes de rosiers affectés par des arrosages déficients ou peu fréquents.

Deux espèces sont plus courantes : la tétranyque à deux points (Tetranychus urticae) et la tétranyque rouge du pommier (Panonychus ulmi).

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Jaunissement des folioles


Ces acariens ont la grosseur d'une pointe d'épingle. Il faut souvent une loupe pour les apercevoir. Les feuilles infestées par ces tétranyques présentent sur la face supérieure du limbe une ponctuation fine et claire, plus ou moins localisée et souvent irrégulière, suivie d'une décoloration du limbe allant jusqu'au jaunissement et au dessèchement des folioles. Les folioles et les pétioles des plants particulièrement infestés sont tapissés de fines toiles sur lesquelles se déplacent ces acariens.

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Tetranychus (en haut)
et Phytoseiulus (au bas)

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La tétranyque à deux points
(Tetranychus urticae)

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Les folioles et les pétioles sont tapissés de fines toiles .


Dans une culture de rosiers sous serre ou sur les rosiers miniatures d'intérieur, ces ravageurs doivent être combattus avec diligence. Il est à noter que l'introduction du Phytoseiulus persimilis contrôle assez rapidement et efficacement les débuts d'infestations. Malheureusement, ce prédateur n'est pas disponible dans les petites pépinières ou les centres-jardins. On l'obtient de firmes spécialisées qui le commande le plus souvent de l'Europe ou de la côte Ouest de l'Amérique du Nord. L'amateur appliquera des traitements réguliers de savon insecticide ou de souffre microfin (un acaricide naturel). On conseille des vaporisations à tous les 5 jours pendant au moins trois semaines. Des produits de synthèse sont également disponibles.

Sur les plates-bandes extérieures, l'arrosage régulier d'eau sur et sous le feuillage permet de lutter plus ou moins efficacement contre la multiplication excessive des acariens. Le savon insecticide et le souffre microfin en pulvérisations sont recommandés


Les abeilles découpeuses ou mégachiles

Les mégachiles (Megachile latimanus), aussi appelés " abeilles découpeuses ", causent des dégâts d'ordre esthétique sur le feuillage des rosiers. Ces insectes découpent le bord du limbe des folioles des rosiers de lignées modernes et rarement des arbustes du type rugosa; les limbes des folioles révèlent des ouvertures circulaires ou semi-circulaires très caractéristiques. Cela n'affecte généralement ni la croissance ni la floraison; aucun traitement phytosanitaire ne semble particulièrement efficace. Certains spécialistes conseillent, dans les cas de quasi défoliation, un insecticide à base de méthoxychlore ou de diazinon.

Les tenthrèdes ou " mouches à scie "

Les tenthrèdes (Allantus cinctus et Endelomyia aethios), dites aussi " mouches à scie " sont de petits insectes ailés. Elles se nourrissent de sève et pour ce faire broient les bourgeons; quand les feuilles se déplient, elles sont généralement déformées.


Ces insectes pondent aussi des œufs sur les plants; au moment de l'éclosion, les larves semblables à de petites chenilles de papillons se nourrissent du feuillage en faisant des dégâts plus ou moins importants.


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La tenthrède du rosier
(Allantus cinctus)

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La tenthrède-limace
du rosier
(Endolomyia aethiops)

Les chenilles de la tenthrède-limace du rosier (Endolomyia aethiops) et celle de la squeletteuse du rosier (Cladius difformis) se nourrissent des jeunes feuilles et abandonnent ces dernières à l'état de " squelette ".

La tordeuse à bandes obliques et les autres chenilles

La tordeuse à bandes obliques (Choristoneura rosaceana) tord ou enroule autour d'elle les feuilles de l'extrémité des tiges en les maintenant avec de la soie. Elle se nourrit des bords ou de la surface de ces feuilles. On conseille de prélever les feuilles attaquées et de les détruire; dans les cas d'infestations importantes -et heureusement fort rares- on peut traiter les rosiers affectées.


Le pique-bouton du rosier (Pyrrhia umbra) est une chenille qui se nourrit des boutons floraux; ces dégâts sont facilement identifiables… le ravageur l'est moins.

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Le pique-bouton du rosier
(Pyrrhia umbra)



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La tordeuse à bandes obliques (Choristoneura rosaceana)


Les coléoptères ravageurs

Le charançon bicolore du rosier (Rhynchites bicolor), la chrysomèle du rosier (Nodonota puncticollis), le scarabée du rosier (Macrodactylus subspinosus) et le scarabée japonais (Popillia japonica). Ces ravageurs semblent en expansion dans le sud-ouest du Québec.

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La chrysomèle
du rosier (6mm)
(Nodonota puncticollis)

 

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Le scarabée
du rosier (9mm)
(Macrodactylus subspinosus)

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Le Scarabée
japonais (12mm)
(Popillia japonica)

Dans la grande région de Montréal, la population de la chrysomèle du rosier croît sans causer toutefois de dégâts très importants aux plantes ornementales qu'elle affecte. La présence ponctuelle du scarabée japonais à Saint-Lambert et sur l'île Bizard a été confirmée.

Ce ravageur très important des plantes ornementales dans le sud de l'Ontario et aux Etats-Unis ne semble pas encore établi dans le sud-ouest du Québec. Les insectes détectés sont probablement arrivés, sous forme de larve, dans le sol des contenants de rosiers nouvellement achetés.

On m'a également rapporté une infestation assez importante de scarabée du rosier dans Lanaudière, mais il reste à déterminer si cet insecte est également établi  dans cette région.

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Le Scarabée japonais (Popillia japonica)
fait de nombreux trous dans le feuillage
.

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Dégâts de l'anneleur
du framboisier
(Oberea bimaculata)

On note quelques fois à l'intérieur des tiges de rosiers la présence de certaines larves d'insectes perceurs, l'agrile du rosier (Agrilus rubicola) et l'anneleur du framboisier (Oberea bimaculata).

Les signes d'infestation se caractérisent par une petite ouverture ciculaire sur la tige et par l'existence, dans celle-ci, d'une larve à l'intérieur d'une galerie. Les dégâts causés par ces ravageurs conduisent au dépérissement de la tige au-dessus du point infesté. Il faut alors couper les tiges atteintes et s'en départir ou les brûler.



Les thrips

Les thrips (Thrips spp.) sont de petits insectes effilés munis d'étroites ailes frangées et de pièce buccales en forme de cônes. Ils râpent les feuilles pour en aspirer la sève et semblent préférer les boutons floraux qui sont en train d'éclore; les pétales sont alors marqués de rayures ou de taches brunes.

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Thrips (Thrips spp.)



Le perce-oreille

Le perce-oreille ou forficule (Forficula auricularia) n'est pas considéré comme un ravageur des rosiers, mais il s'installe volontiers dans les fleurs fanées. Comme cet insecte répugne à de nombreux amateurs, on réglera ce problème en taillant sans attendre les fleurs déjà fanées. Si la population de forficules est trop abondante, il est possible de confectionner un piège assez simple et très efficace. Un petit contenant en plastique, avec couvercle, sera percé de quelques petits trous, d'environ 1 cm de diamètre, près du rebord supérieure. On ajoute ensuite une vieille huile végétale et un soupçon de sauce soya, on place le couvercle sur le contenant puis on place notre piège près des endroits les plus susceptibles d'être infestés. Durant la nuit ou tôt le matin, les forficules pénétreront par les ouvertures dans le contenant pour se noyer dans l'huile.

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Piège à perce-oreilles
(Forficula auricularia)

Les cochenilles et kermès

Quelques cochenilles et kermès , notamment la cochenille du rosier (Aulacaspis rosea) et la cochenille virgule du pommier (Lepidosaphes ulmi), sont susceptibles d'attaquer les tiges des rosiers. Il faut les éliminer sans tarder car une infestation est toujours à craindre. Ces insectes s'installent sur les tiges et sucent la sève; ce parasitisme affaiblit rapidement les plants. On préconise une vaporisation printanière avec de l'huile de dormance, puis à la mi-mai ou au début de juin on traitera les plants avec un insecticide à base de diméthoate (Cygon).

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La cochenille virgule
du pommier       
(Lepidosaphes ulmi)

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        Kermès

 

Le cynipe du rosier

On observe quelques fois sur les rosiers une galle de taille et de coloration verte à rougeâtre sur un pétiole ou un jeune rameau; cette excroissance est recouverte de longs filaments. Cette galle, que les français nomment bédégars (ou bédéguars), servent d'abris aux larves du cynipe du rosier (Diplolepis rosea), un hyménoptère de moins de 5mm. Lorsqu'elles apparaissent ces excroissances doivent être prélevées et détruites.

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Le bédégars est une galle
causée par le cynipe du rosier
(Diplolepis rosea)

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